top of page

Idée de visite : le musée Camille Claudel à Nogent-sur-Seine

Un musée dédié à la sculpture locale du XIXe siècle

Ouvert le 26 mars dernier, ce musée de sculptures est consacré non seulement à l’œuvre de Camille Claudel mais également à la sculpture française du XIXe siècle, et en particulier à l’œuvre d’artistes ayant vécu et travaillé à Nogent-sur-Seine et/ou étant liés de près ou de loin à Camille Claudel.

C’est d’ailleurs par cette précision que commence notre visite : dans une salle plutôt dépouillée, quelques sculptures de ces artistes nous accueillent. Il y en a une de Joseph Marius Ramus qui s’est installé à Nogent-sur-Seine en 1845 après son mariage ; c’était un artiste très reconnu à Paris. L’œuvre suivante est de Paul Dubois. Nogentais, il a été directeur de l’école des Beaux-Arts. Puis, nous nous arrêtons sur une sculpture d’Alfred Boucher : de famille modeste, il est arrivé à 9 ans dans l’Aube en Champagne ; élève de Ramus, il a participé avec lui à la création des mascarons du théâtre de Nogent-sur-Seine. Enfin, une dernière sculpture d’Auguste Rodin représentant la France sous les traits de Camille Claudel nous amène à évoquer ces deux grands artistes qui ont travaillé ensemble, se sont aimés et déchirés. Camille Claudel étant arrivée à Nogent-sur-Seine avec sa famille à l’âge de 12 ans a été l’élève de Boucher puis celle de Rodin quand Boucher est parti pour l’Italie.

Le décor étant planté et les liens entre artistes étant définis, nous poursuivons notre visite au gré des salles qui ont chacune leur thématique.

Des œuvres marquantes dans un cadre lumineux

Il serait trop long de décrire toutes les œuvres mais pourtant, toutes sont intéressantes dans leur composition, leur mise en valeur ou leur symbolique. Je m’arrêterai donc uniquement sur les plus symboliques ou celles qui m’ont marqué.

La première sculpture qui m’a fortement impressionné est celle de Paul Dubois représentant Jeanne d’Arc à cheval. Disposée au milieu de la salle dédiée à la sculpture dans l’espace public, cette statue est remarquable tant au niveau de sa taille monumentale que de sa thématique puisqu’elle représente une Jeanne d’Arc à la fois guerrière et religieuse, ce qui est assez rare.

Dans cette salle, tout comme dans les autres qui suivent, j’ai été frappée par le cadre immaculé et lumineux qui met vraiment bien en valeur les sculptures exposées qui sont généralement en marbre ou en plâtre pour les modèles.

Une autre salle m’a interpellé ; regroupant des statues représentant des travailleurs, j’ai été surprise de voir à quel point cela était réaliste. Caractéristique de la sculpture de la seconde partie du XIXe siècle, le réalisme des statues se lit dans l’étude particulièrement fine de l’anatomie des personnes représentées. Ainsi voit-on les veines et les muscles d’un travailleur ressortir. L’attention est également portée sur l’effort et la concentration du travailleur et sur son outil qui est mis en valeur.

Camille Claudel et son œuvre

Revenons à Camille Claudel. Dans les différentes salles du musée, plusieurs œuvres de l’artiste y figurent, permettant de voir les caractéristiques de son art mais également les différentes évolutions qu’il a subies au fil de la vie de l’artiste.

Des débuts qui fondent l’œuvre

Les premières œuvres de Camille Claudel qui m’ont marqué et qui représentent le début de sa carrière sont sans conteste La vieille Hélène et La femme accroupie.

A travers ces deux sculptures, nous percevons les caractéristiques de l’art de Camille Claudel : une représentation très réaliste des visages et des corps, des postures complexes et une représentation impressionnante des émotions. Pour ces deux derniers éléments, ceci fait d’ailleurs dire à certains que l’on sent, dès le début de sa carrière, un tourment et un mal de vivre latent.

La Valse

La Valse est l’une des œuvres majeures du musée et de la vie de Camille Claudel.

Parfaitement mise en valeur au centre d’une pièce, cette œuvre a une histoire intéressante.

Produite pendant l’apogée amoureuse de Rodin et Claudel, quand Camille Claudel avait 35 ans, cette œuvre appelée à l’origine Les Valseurs représentait un couple enlacé dansant. Jugée peu convenable, cette œuvre a été refusée ; Camille Claudel l’a retouché en drapant la femme et cela a donc été accepté et eu beaucoup de succès au Salon.

Des réductions de cette sculpture ont été faites pour pouvoir les vendre. Quatre d’entre elles sont présentées au musée international Camille Claudel. Ce qui m’a surprise c’est de voir que chaque réduction était différente l’une de l’autre : représentation d’un moment différent de la danse, postures différentes, socles différents.

L’âge mur

La dernière œuvre marquante de Camille Claudel est L’âge mur. A l’apogée de son art, vers 40 ans, Camille Claudel se sépare d’Auguste Rodin et produit cette œuvre.

Représentant trois personnages (un homme pris entre deux femmes, l’une jeune l’implorant et l’autre âgée l’entraînant), cette statue représente les âges de la vie et le temps qui passe. D’autres y voient la représentation de la rupture entre Rodin (l’homme) et Claudel (l’implorante), Rodin partant vivre avec Rose Beuret (femme âgée). A vous de choisir …

Une fin tragique

Par la suite, au fil du temps, Camille Claudel, après sa rupture, sombre dans la paranoïa. Elle ne créé plus et est internée dans un asile dans le Vaucluse où elle y décède près de 30 ans plus tard dans l’indifférence totale ! J’ai été surprise et frappée d’apprendre que ses restes ont été jetés dans une fosse commune et qu’elle est restée dans l’oubli complet jusqu’à ce qu’un livre (Une femme, Camille Claudeld’Anne Delbée en 1982) puis un film (Camille Claudel en 1988) la fassent sortir de l’ombre.

(textes Aube Tourisme)

Infos pratiques pour la visite du musée

Horaires d’été – du 1er avril au 31 octobre

Du mardi au vendredi de 11h à 18h – Les samedis et dimanches de 11h à 19h – Fermé les lundis

Horaires d’hiver – du 1er novembre au 31 mars

Du mercredi au samedi de 11h à 18h – Les dimanches de 11h à 19h – Fermé les lundis et mardis

Fermé les jours fériés suivants : 1er janvier, 1er mai, 1er novembre et 25 décembre. Le musée est ouvert au public les autres jours fériés, en dehors des quatre dates citées ci-dessus, selon les jours et heures d’ouverture habituels.

Posts à l'affiche
Posts Récents
Archives
Rechercher par Tags
Retrouvez-nous
  • Facebook Basic Square
  • Twitter Basic Square
  • Google+ Basic Square
bottom of page